À Paris en octobre 2017, se tenait « Le salon du saké ». La seconde journée touchait à sa fin lorsque la stupeur s’est emparée de l’auditoire. Le prix du public venait d’être annoncé : l’heureux élu est un saké… Français.
Si le saké japonais est japonais (dieu merci), les brasseries à saké du pays du Soleil levant n’ont pas attendu ces dernières années pour s’attaquer au marché international. Dès les années 1970, certaines d’entre elles franchissent l’océan pacifique pour aller s’installer aux États-Unis. Ces brasseries industrielles ont, par la suite, été suivies par des brasseries plus artisanales en Amérique du Nord et du Sud, mais aussi sur le vieux continent en Europe (Norvège, Espagne…). Dès lors, le phénomène se révèle et devient fort intéressant.
Un bon saké est-il forcément brassé au Japon ?
Ces sakés « internationaux » sont différents de tout ce qui se fait dans l’archipel nippon. À l’instar des whiskies japonais qui rivalisent avec les plus grands whiskies du monde grâce à leur profil atypique, les sakés brassés en dehors du Japon présentent des profils gustatifs et aromatiques totalement originaux. Si la qualité est hétéroclite en fonction des brasseries, néanmoins, ils sont tous intéressants : ils permettent au monde en général, et aux Japonais en particulier, de découvrir d’autres facettes de leur alcool fétiche et de le revisiter.
Une brasserie à saké française
Dans l’entreprise d’importation « Ôsake », nous avions un rêve : « créer une brasserie à saké française. »
Siméon Molard – Co-fondateur de Ôsake
Suite à une heureuse rencontre, ce projet s’est concrétisé cette année ! C’est Grégoire Bœuf, amateur de saké un brin inconscient qui s’est saisi du projet à bras-le-corps. Pendant une saison de formation chez le plus traditionnel de nos brasseurs : M. Umetsu de la brasserie Umetsu Shuzô, Grégoire est parvenu à convaincre un tôji (maître brasseur) et un kurabito (employé de brasserie) japonais de se joindre à lui. Ils ont travaillé ardemment depuis pour mener à bien ce projet titanesque. Après une année intense de travaux et de brassage, la brasserie Les Larmes du Levant, idéalement située dans les monts du Pilat (42), ouvre officiellement ses portes cette année afin de lancer sa première production de saké français, et prévoyait une livraison de 35 000 bouteilles pour 2018. Le saké français entre à son tour dans la danse !