Le saké japonais présente la particularité de pouvoir être consommé à différentes températures, dont certaines dépassant les 50°C.
Dès lors, la question se pose : un bon saké doit-il être consommé froid ou chaud ?
Faire chauffer le saké japonais permet de masquer LES défauts
Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, les techniques de brassage ont évolué, transformant les saveurs et arômes du saké. Plus fins, présentant des arômes fruités, ces sakés sont rapidement devenus les plus réputés. Ces sakés s’apprécient généralement consommés froids : leur profil délicat ne supportant guère la montée en température. Lors des grandes compétitions officielles, ce sont ces profils de saké qui remportent les prix, ce qui tend à dévaloriser le saké chaud.
Par conséquent, en Europe, beaucoup conseillent de déguster le saké frais. Cette vision du saké correspond en réalité à un certain pragmatisme des acteurs du marché. La plupart des sakés importés sont des sakés dits « premium », présentant ce profil typique des sakés modernes. Pour les partisans du saké froid, un saké est chauffé lorsqu’il n’est pas bon, ce qui permet de cacher ses défauts.
Sans caractère, le saké japonais ne mérite pas d’être chauffé
À l’opposé, il existe une toute autre vision du saké. Traditionnellement, il se boit chaud, jusqu’à 55°. Lorsqu’un saké est conçu en ce sens, le chauffer permet de l’arrondir en bouche. Le saké prend de l’ampleur, gagne du corps et devient gourmand. Consommé ainsi, il est aussi agréable au cours du repas et réchauffe le corps pendant les rudes hivers japonais. Il est également assimilé plus facilement par l’organisme et l’effet de l’alcool est ressenti instantanément, on contrôle donc mieux sa consommation. Certains esprits vont plus loin et le dicton « c’est bon pour être bu froid » est utilisé lorsqu’un saké est jugé mauvais, le froid annihilant la sensibilité.
Deux visions, deux façons de penser… Mais pour les brasseurs traditionnels, un bon saké doit être bon à toute température.